Guérir de l'hyperphagie (trouble du comportement alimentaire)
- Motiv_equilibre
- 15 avr. 2019
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 avr. 2019
Hyperphagie
Trouble du comportement alimentaire. Manger sans faim, plus que nécessaire, bien au-delà de son seuil de satiété. Manger par crise compulsive une énorme quantité de nourriture. Se remplir l'estomac jusqu'à ressentir une forte douleur. L'hyperphagie se distingue de la boulimie, car les crises ne sont pas compensées (pas de rejet de la nourriture, pas de sport intensif pour rattraper, pas de sous-alimentation pour compenser). Ce trouble est en général accompagné d'une prise de poids sur le long terme.
Atteinte d'hyperphagie depuis 2 ans, je suis enfin parvenue à m'engager sur le chemin de la guérison. C'est avec mon expérience, mes réflexions, mes petites astuces et un brin de sagesse que j'aimerais vous emmener avec moi sur cette voie.
CONSEIL 1 : Pauser le problème
Je vois ce trouble du comportement comme une ALERTE. Quelque chose ne va pas dans ma vie. Je ressens un vide que je dois combler avec la nourriture. La nourriture apaise ce problème profond qui ne veut pas ressortir. Les émotions entrent énormément en jeu. Nous mangeons nos émotions au lieu de les libérer.
Mon cas personnel. La crise survient quand :
1. Je ressens un vide intérieur : je suis déçue de moi-même (j'ai raté quelque chose), je suis triste, je me sens seule, je suis fatiguée...
2. Je doute de moi-même et de mes choix (grande indécise que je suis), j'ai peur que mes décisions ne soient pas les bonnes, j'ai la pression pour faire un choix...
3. Autre cas de figure totalement différent : je suis trop heureuse, trop de confiance, une vague d'émotion positive arrive et je n'arrive pas à la gérer (peur que ma joie retombe, et que je sombre à nouveau dans la tristesse).
CONSEIL 2 : Engager une réelle réflexion sur soi-même
Prendre conscience que l'on est atteint d'hyperphagie (mettre un mot sur ces compulsions c'est déjà un énorme pas en avant), l'assumer et vouloir s'en sortir = démarche positive.
Prendre conscience de ses émotions (avant, pendant et après la crise)
Chercher le point de départ, la toute première crise et déterminer le problème profond (manque de confiance, travail peu ou pas épanouissant, personnalité refoulée, problèmes sentimentaux...) Parfois on n'arrive pas à se dire que c'est un problème car on se cache à nous même la vérité. Dans ce cas-là, on peut se faire aider, en parler (un psy ou une personne de confiance). Parler dénoue le cœur et fait resurgir ce qui ne va pas. Ce problème profond doit donc être identifié pour trouver une réelle solution (prendre sa vie en main).
CONSEIL 3 : Écrire & se libérer
Parler c'est pas facile, mais rester dans son monde c'est pas possible pour guérir. Il faut se libérer et écrire est une bonne solution. Alors on va s'acheter un petit carnet et on communique avec lui. On parle de ses émotions ressenties, de ses analyses sur soi-même, des changements que l'on veut opérer dans sa vie, des objectifs à atteindre...On s'encourage, on se félicite pour les petites victoires, ce petit instant où tout aurait pu basculer mais non on a été plus fort que prévu ! On prend conscience de tout ce qu'on a mangé lors de la crise...je vous assure c'est très difficile de l'écrire ! En gros, on visualise !
Exemples tirés de mon cahier personnel :
CONSEIL 4 : S'entourer
Mais pas de n'importe qui ! Parce que c'est énervant les gens qui nous disent "oui moi aussi j'ai fait une crise, j'ai mangé 3 chocolats !". Ils ne savent pas de quoi ils parlent, ils ne comprennent pas la souffrance que vit une personne atteinte de troubles du comportement alimentaire. Essayer d'en parler à quelqu'un de bienveillant et de confiance ou à un psy si le besoin s'en fait ressentir.
Quand je suis sur le point de faire une crise et que quelqu'un est présent dans les parages ou veut m'en empêcher, je suis vraiment exécrable avec cette personne. Car dans ma tête cette crise je voulais la faire, j'avais envie d'être seule et les choses basculent autrement (ce qui est bon pour moi, mais sur le coup je ne peux pas me résoudre à ça). J'ai donc prévenu les personnes les plus proches de moi (ma maman par exemple), ils savent en général comment me calmer et me faire penser à autre chose.
CONSEIL 5 : S'engager dans une démarche de réussite
Rien n'est perdu, tout est possible et ce ne sont pas que les autres qui réussissent ! Il faut avoir ce cheminement positif même si on est au fond du saut (c'est ça le plus difficile !). Il y a toujours une lueur d'espoir quelque part au fond de vous !
Et si on rechute, on se relève plus fort ! C'est comme un fumeur qui arrête de fumer, parfois on va être tenté, on va résister, parfois on va passer par des moments plus difficiles, on va replonger le temps d'un instant mais il faut se souvenir des petits efforts mis bout à bout, la victoire n'est pas loin !
CONSEIL 6 : Regarder des vidéos, lire des livres & suivre des personnes combattantes et positives
Il est parfois utile de s'entourer de personnes qui vivent les mêmes choses que nous. Ce sentiment de ne pas de sentir seul face à la difficulté est très bénéfique pour la guérison. Regarder des vidéos et lire des témoignages m'ont aidé à accepter mes troubles alimentaires. Même si ce n'était que par le biais d'un écran, j'ai eu le sentiment d'être accompagnée dans ma démarche alors que dans ma vie personne ne me comprenait vraiment.
Les vidéos de la chaînes de Mélanie Frey m'ont beaucoup aidé en général.
Cette vidéo également : Sortir de l'hyperphagie - L'histoire de Sabrina
Livre :
Dites non à l'alimentation de consolation - Dr Roger GOULD
Dispo sur Amazon ici , 7€20.
Sur Instagram :
CONSEIL 7 : Une chose après l'autre
Quand on fait des crises d’hyperphagie, on a fortement tendance à prendre du poids sur le long terme. Au début j’arrivais à gérer ma stabilisation mais quand mes compulsions sont devenues plus présentes j’ai rapidement repris des kilos. A cause de l’hyperphagie, j’ai repris 10 kg sur mes 25 kg de perdus. Le problème c’est que j’étais focalisée sur ça, sur cette perte de poids, sur mon « ancien » poids, celui que j’avais réussi à atteindre. Plus je faisais de crises, plus je grossissais, plus je voulais perdre de poids, plus j’étais frustrée parce que je ne réussissais pas et par conséquent, plus je faisais de crises. C’est un cercle vicieux. Guérir et perdre du poids sont deux choses à dissocier absolument. Il faut se focaliser sur le réel problème, c’est-à-dire l’hyperphagie.
Étape 1 : On s’engage dans un cheminement pour guérir
Étape 2 : On perd le poids accumulé (si on le souhaite vraiment)
CONSEIL 8 : Se changer les idées concrètement
Réfléchir sur soi-même et sur ses émotions est une chose très importante, mais quand la crise survient nous n’avons pas le temps de réfléchir ! C’est instinctif, la crise on veut la faire même si on connaît les conséquences ! Il suffit d’une petite bouchée en trop, d’une odeur, et on dégomme tout. Parfois même, ma crise était prévue à l’avance : « En rentrant du boulot, je vais manger ça, ça, ça… ».
Quand on est sur le point de craquer, il faut réussir à déprogrammer son cerveau. Il faut faire autre chose, se changer les idées, modifier la tournure de ses pensées et si possible ne pas être en contact avec de la nourriture !
Les vidéos qui m'ont aidé changer ma vision :
Personnellement, j’ai écrit sur mon cahier les choses à faire quand une crise survient :
Ouvrir mon cahier, lire ou écrire
Mettre la playlist « danse » (musiques entrainantes !)
M’occuper de moi pour me sentir bien/belle (soins, maquillage…)
Prendre une douche, se laver les dents
Manger un fruit
Faire une séance de sport
Partir en voiture avec la musique à fond
Avertir quelqu’un de proche
Il y a également une chose concrète qui m’a aidé, ce sont les gommes anti-fringales de Fleurance Nature. Le goût n’est pas terrible mais j’ai l’impression qu’elles neutralisent mon envie de sucre. Le fait d’avoir quelque chose dans la bouche à mastiquer (qui en plus n’est pas terrible), m’a aidé à combattre certaines de mes compulsions. J’en ai toujours une boîte dans mon sac à main et une dans mon sac de boulot. Ces gommes ne sont pas miraculeuses mais peut-être que l’effet placebo joue son rôle !
CONSEIL 9 : S'épanouir dans une vie saine
Ce conseil est plutôt personnel mais c'est sûrement celui qui a eu le plus d'impact dans ma guérison. J'ai compris que j'avais une vie beaucoup plus épanouissante quand celle-ci était saine ! Alimentation équilibrée, plaisirs raisonnables, sport régulier. C'est un cercle positif pour moi : je m'engage à avoir une vie saine, par conséquent je me sens mieux dans mon corps et dans ma tête. CQFD, les crises s'estompent considérablement.
M'inscrire en salle de sport à été hyper bénéfique pour moi, j'ai changé ma routine fitness à la maison, j'ai évolué et j'ai trouvé mon épanouissement au sport ! Ça me libère l'esprit, ça fait du bien à mon corps et ça développe ma force mentale, combo gagnant !
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